Hello,
Pour changer un peu voici un petit reportage photo réalisé lors d'une journée forge que j'ai suivi avec un ami.
Le but de la journée était de repartir avec un couteau dit brut de forge.
On start à 8h00. Après avoir choisi ce qu'on voulait faire et longuement parlé de tous les types d'acier existant (le type a tendance à s'emballer
), direction la forge avec un plat de bon acier dégoté en allemagne.
L'engin: il faut gérer le feu, le tirage, mettre le charbon, mais pas trop.
Et puis on commence à taper pour mettre en forme tout ça
Marteau mécanique, étonnamment précis et sensible. Je pensais que c'était un truc de bourrin limité au travail grossier ben non !
Il faut maximiser les chauffes, savoir exactement ce qu'on va faire avant de sortir la barre du feu. Le temps perdu c'est des chauffe en plus et du carbone qui fout le camp !
Une fois la pointe étirée, on coupe
Puis on met en forme le manche
Suite à ça il reste à affiner la lame et "lisser" les surfaces planes. Malheureusement pas de photos car ces opérations s'effectuent à 2 sur l'enclume. Il est 14h quand on sort de la forge.
Ensuite direction l'atelier pour donner au couteau sa forme finale.
Les résultats:
Mon pote a prévu des tenons apparents et un passage pour une lanière (celui du haut).
De mon côté je pars sur qqch de sobre avec des tenons borgnes.
Après les perçages, on passe aux traitements thermiques, 1ère étape la trempe.
Mise à niveau du bac à huile. La trempe sera sélective soit seulement sur le tranchant et la pointe de manière à garder un max de solidité.
Chauffe à 800° + 50° pour la perte durant le trajet four-bac. Le geste de va-et-vient est important.
Après une autre thèse sur les aciers, nos lames sont froides, les trempes sont ok, pas de cassure. On passe au recuit.
Normalement ça se fait au four pendant des heures mais on a pas le temps donc c'est étau et chalumeau. L'émouture est mise à nue et la lame est chauffée depuis le dos jusqu'à ce que l'émouture tourne au jaune paille.
Avant dernière étape, la mise en forme de l'émouture. Retour sur le backstand, cette fois en faisant très attention de ne pas laisser la lame trop chauffer ! (sinon on enlève les effets de la trempe)
On fait des émoutures scandinaves, en forme de V. Le meilleur compromis coupe/solidité
Le résultat, il est 19h30, la suite ça sera à la maison. Il reste la finition de l'émouture, l'affûtage et le manche.
La finitions c'est faite entre l'atelier et la maison les semaines suivantes:
Après quelques heures, quelques litres d'huile de coude, m2 de toile d’émeri et un passage à la brosse à polir on arrive à un joli poli presque mirroir.
Le but c'est pas de faire du bling-bling mais de protéger la lame. Un poli miroir a très peu de chance de s'oxyder à moins de faire des efforts particuliers.
Ensuite petit essai de manche dans le 1er bout d'épicéa trouvé.
Les plaquettes en retrait c'est voulu, c'est assez sympa pour la prise en main.
Les tenons borgnes
Et là c'est le drame... faut choisir, j'ai pris le cocobolo, celui du milieu.
Après usinage et finition à la toile, le collage. Le truc que je déteste, qui plus est la 2 composants. J'ai charogné mais me semble que je m'en suis pas trop mal tiré.
Le couteau fini, manque plus que le steak !
Prochaine étape l'étui de ceinture.
Max