Salut à tous.
Je reviens de quelques jours de vacances dans ce beau pays d'Ariège ou j'ai eu la chance de voir voir un coutellier à l'oeuvre dans un village d'artisants. J'ai essayé de retenir un maximum de chose dont voici le résumé.
On le fabrique à partir d’une barre d’acier ronde (diamètre 10mm) d’environ 80cm de long pour ne pas se brûler les mimines.
Porter à température entre 850° et 950° (l’acier prend une couleur rouge cerise à 900°).
Marteler pour aplatir jusqu'à obtenir un « plat » de 3 à 4mm. Attention à toujours travailler l’acier en restant dans la bonne fourchette de température pour ne pas altérer les qualités de l’acier.
Il est indispensable de bien comprendre que l’acier est composé de sortes de fibres (pour mieux imaginer, on peut penser aux fibres du bois)
Voici un dessin de notre fer plat avec ses fibres pour mieux visualiser les différentes étapes :
Ensuite, à l’aide d’un tranchet installé sur l’enclume, couper l’extrémité du plat, en laissant le coté lame plus long que le coté dos :
Ensuite, étape délicate. Il s’agit d’amener la pointe qui est située à l’extrémité du futur tranchant au futur dos en la martelant :
Ainsi, les fibres suivent la courbe de l’arrondi et ne sont pas coupées nette au bout de la lame, ce qui garanti un bien meilleur affûtage.
Reste ensuite à affiner l’endroit du futur manche :
Après toutes ces étapes, notre acier est « stressé », et ne vaut plus grand-chose. Pour lui refaire une santé, il va falloir passer aux trempes.
Dans un premier temps, le porter à 220-230°, puis le plonger brutalement dans de la chaux. Cette opération va créer autour de l’acier un léger espace dans lequel la température sera emprisonnée, ce qui va permettre à l’acier de se reposer et de refroidir doucement. Pour ce faire, il faut le laisser tranquille environ… 14 heures.
Ensuite, refaire chauffer l’acier entre 850° et 950°, puis le plonger dans l’huile. Cette trempe va lui donner sa dureté. ATTENTION, une fois cette trempe faite, l’acier sera très dur mais très cassant.
Enfin, refaire chauffer l’acier entre 850° et 950°, puis le plonger dans l’eau. Cette dernière trempe va permettre à l’acier de devenir plus souple, tout en gardant la dureté de la première trempe.
Détacher le couteau du rond d’acier qui nous servait jusque là à le travailler :
Une fois ces trempes faites, il reste à passer aux étapes de l’enlèvement de matière pour créer le tranchant et affiner le manche, puis au polissage pour rendre la lame miroir. L’enlèvement de matière se fait à la meule, et le polissage en plusieurs étapes à l’aide d’une bande de cuir de buffle enduite successivement de différente « crèmes » (fabrication maison) de moins en moins abrasives.
Ensuite il faut fabriquer des plaquettes pour le manche (bois, ivoire, corne…) puis les riveter.
Reste à bien affûter son œuvre avec une bonne pierre à aiguiser « made in Ariège ».
NB: il est possible qu'il y ai des omissions ou que j'ai compris certaines choses de travers. Pour ceux qui connaissent: n'hésitez pas à apporter vos corrections.