Les gauchers

« A la gauche de la gauche », extrait de « au fond du labo à gauche » d’Edouard Launet, collections Points, série sciences

Les gauchers vivent moins vieux que les droitiers. C’est ce qu’on di, mais on n’en sait rien. Il fallait que la science passe par là. elle ne s’en est pas privée. En 1988, Stanley Coren, de l’université de Colombie-Britannique à Vancouver (Canada), et Diane Halpern, de California State University, ouvraient le feu dans nature, avec un article qui fit pas mal de bruit. Sous le titre de « Les droitiers vivent-ils plus longtemps ? », ils répondaient en substance ; « oui, en moyenne, 9ans de plus que le gauchers. » la preuve, les habitants droitiers de Californie du Sud ont une espérance de vie moyenne de 75ans, alors que les gauchers ne survivent que 66ans. Ca donne envie de soigner sa droite.

Hélas, soulignait Coren, il semble que la latéralité soit déterminée dès l’utérus. C’est-à-dire que les hommes ne naîtraient pas tous libres et égaux en droite, en gauche et en distance de cercueil. C’est embêtant, et passablement injuste (note personnel : la vie est injuste, mais à la fin on crève tous ). Des bataillons de chercheurs montèrent illico au front pour contester ces résultats. Le plus étonnant est que plusieurs revinrent avec des conclusions similaires. Ainsi les chercheurs américains Daniel, Yeo et Gangstead purent-ils affirmer en 1922 dans le journal of clinical and Experimental Neuropsychology (vol. 14 p.77) que « les gauchers sont plus souvent victimes de blessures de la tête que les droitiers ».

Deux ans plus tard, John Aggleton, de l’université de Durham, établissait dans le British Medical Journal (vol. 309, p. 1681-84) que les gauchers étaient de façon générale, plus exposés à des morts accidentelles. L’astucieux et britannique Aggleton était allé chercher ses données dans le registre des joueurs de cricket, lequel possède le double avantage de remonter jusqu’en 1864, et de mentionner pour chaque joueur sa latéralité (détail important dans ce sport). La méthodologie de cette étude fut contestée par la suite, mais pas son résultat le plus spectaculaire : les gauchers on bel et bien 86% de « chance » de plus que les droitiers de mourir à la guerre. D’ailleurs, la marine américaine a établi de son coté que les gauchers sont d’avantage victimes d’accidents graves sur ses navires.

En 1996, Stanley Coren est revenu à la charge dans la revue Laterality (vol. 1, p.139-52) avec un pointu « la latéralité comme élément prédictif d’un risque accru de blessures ou de fractures de l’épaule, du genou et du coude ». on pourrait allonger ad libitum cette liste de publications, lessentiel est posé : le gaucher est mal barré dans la vie (quoique bon tennisman souvent, mais c’est une autre histoire).

Et pourquoi donc cette fatalité ? la science n’offre pas de réponse probante. La sagesse populaire, si : n’a-t-elle pas fait de gaucherie le synonyme de maladresse ? Gauche, donc maladroit, donc plus exposé aux sinistres (de sinister, « gauche » en latin). Le fait est que pour les gauchers, notre monde s’avère être un milieu sacrément hostile. Tout est conçu à l’envers, même les clubs de golf. Il leur faut chercher sans cesse des équipements spéciaux, adaptés à leur handicap congénital. C’est épuisant. Ils en meurent.


personnellement c'est s'adapter ou mourir..

bon nombre d'arme conçu comme droitier ce révèle plus simple en utilisation gauchère   

je bannis tous ce qui est pièces spécial gaucher... (mauvaise habitude)

on s'adapte est c'est tous..

a part pour les armes à réarmement manuel type TLD ou l'on défait notre position de tir (car mains d'appui) qui là est un malus notable (mais pas insurmontable) j'ai rien remarqué.

pour les moniteurs et instructeur... obliger d'être bon ambidextre pour démontrer à 75% de la classe