Branler de partout, pas forcément. J'ai vu cette année un S&W 627 dont un tireur voulait se défaire. Il revendiquait 2000 coups avec. Pas de jeu, une belle symétrie (entrefer pratiquement constant d'une chambre à l'autre), mécanique au-dessus de tout reproche... Neuf, quoi. Seul l'examen du cône de forcement révélait un début d'érosion à 6h. Il fallait vraiment un oeil attentif pour distinguer le phénomène. Mais à la loupe, ça devenait flagrant.
Question: "tu tires quoi avec?". Réponse: "HP chemisée 110gr, Sp3. Charge costaude, mais il est très robuste, il est fait pour ça". Eh oui, en plus, c'est vrai: il est très, très, très robuste. Mais non, il n'est pas fait pour ça. Ma foi, on flirte avec les 600 m/s. Dans un revolver, la balle tape le bas du cône de forcement avant de toucher le reste, c'est à cause du recul. Vous imaginez l'abrasion au fil des passages des chemises sur un cône de forcement chaud?
Et contrairement à ce qu'on peut imaginer, ça remue sèchement, mais ce n'est pas la grande claque. Pour la grande claque, il faut des balles lourdes. La balle lourde copieusement propulsée, ça sort bien moins vite, ça travaille beaucoup plus sur la structure du revolver (et du tireur), mais quand la structure est faite pour ça (en .357 mag: S&W L, N, Ruger GP, etc.), ma foi, pas de souci. Et surtout, en une vie d'homme, pas évident d'éroder le cône de forcement, dont le rôle est essentiel pour la précision.